samedi 3 mars 2012
PAUL MORRISSEY : AUTUMN IN MONTAUK (Eric DAHAN, 2002) Documentaire
Bras droit d'Andy WARHOL, qu'il fit plus qu'aider à réaliser des films comme Chelsea Girls et Lonesome Cowboys, signataire de la "trilogie de Joe" (Flesh, Trash et Heat), auteur des très révisionnistes De la chair pour Frankenstein et Du sang pour Dracula, figure emblématique de l'underground new yorkais, Paul MORRISSEY est souvent considéré comme l'un des cinéastes américains les plus subversifs des années 1970, bâtissant sa carrière et sa renommée sur des œuvres défiant avec arrogance la censure, et montrant à l'écran tout ce qui en était banni jusqu'alors.
Ce documentaire (comme ses nombreuses interviews) nous permet de constater qu'en réalité, l'homme est farouchement conservateur, limite réac', d'un christianisme intransigeant, et rigoureusement allergique aux sujets qui sont au centre de ses films : le sexe et la drogue.
On pourrait s'étonner d'un tel état d'esprit, mais ce serait oublier la roublardise du bonhomme... A travers ses propos, MORRISSEY demeure le provocateur qu'il a toujours été ; simplement enfourche-t-il un autre cheval de bataille, conscient qu'à une époque où le sexe et la contre-culture se sont banalisés, la seule façon de faire entendre une voix quelque peu oubliée est de se réclamer du moralisme le plus sermonneur et ronchon.
Du coup, le documentaire d'Eric DAHAN devient vite assez fastidieux, l'ermite de Montauk se bornant à ressasser le même credo 50 minutes durant : "Le Seigneur est mon berger", "J'ai bien de la chance d'être chrétien", "Le sexe pue", et "Les médias sont le fléau du monde moderne, dont la dépravation est insondable"...
Un discours plutôt drolatique, dont le principal défaut est qu'il n'est guère étayé, et se satisfait de déclarations à l'emporte-pièce. Une sorte de démagogie à rebrousse-poil, typique de certains anarchistes moins repentis que rendus amers par la raréfaction de leur audience...
Hadopiser, TVRip, V.O.S.T. :
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Fortement intéressé, je me souvient d'une interview où le monsieur démonté Andy WARHOL, j'était surpris, merci pour le doc, depuis le temps que je veux en savoir plus sur lui.
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