samedi 8 juin 2013

LE REPAS DE NOCE (The Catered Affair, Richard BROOKS, 1956)


 


Contrairement à une idée répandue, ce n'est pas parce qu'on est la fille d'une icône homosexuelle que l'on fait forcément un mariage très gai. Même si l'on est connue pour ses penchants saphiques, comme c'est le cas de la comédienne Debbie REYNOLDS, ici rejetonne de Bette DAVIS, et prête à épouser Rod TAYLOR. Mariage hautement problématique, non par la mésentente du jeune couple, mais parce que les parents de la mariée ont des vues fort divergentes concernant l'ampleur de la cérémonie. Pour Bette, il s'agit de mettre les petits plats dans les grands, et d'offrir à sa fille le repas de noce fastueux qu'elle-même n'a jamais connu. Pour Ernest BORGNINE, son époux (BORGNINE en mari de DAVIS, c'est un rêve aldrichien ! et qu'ils aient enfanté une Debbie REYNOLDS ne laisse pas d'étonner...), il conviendrait plutôt de jouer l'économie et de ne pas entamer le pécule qu'il a laborieusement rassemblé pour s'acheter un nouveau taxi (car telle est sa profession : taximan).


Disons-le tout net, Le Repas de noce n'est pas le film le plus inspiré de Richard BROOKS ; la faute aux conventions socio-lacrymales du souvent laborieux Paddy CHAYEFSKY, auteur de la dramatique télévisée adaptée, non sans flemme, par Gore VIDAL, plus à l'aise dans les orgies romaines (son Caligula) que dans la grisaille du Bronx. On se console avec l'éblouissant casting (DAVIS presque crédible en mémère de la classe laborieuse, BORGNINE et FITZGERALD toujours aussi cabotins), principal attrait d'une œuvre sans surprises ni réel écho.
Pour la petite histoire, c'est l'une des rares productions où Miss D. s'entendit à merveille avec ses partenaires, allant jusqu'à aider Debbie REYNOLDS à se dépatouiller d'un rôle un peu plan-plan, et faisant de joyeuses bringues avec le rugueux Ernest. BROOKS se déclara enchanté de sa collaboration avec la future Baby Jane, qui, pour sa part, classait ce film parmi ses préférés.
Bref, tout le monde fut satisfait du travail accompli -- excepté le public, qui bouda massivement les salles...


Les ennuis commencent :



Hadopiser ici, en TVRip et V.O.S.T.

2 commentaires:

  1. Bonsoir bbjane.
    j'ai profité de vos liens pour compléter mon florilège de Richard Brooks avec ce film que je ne connaissais pas.
    Avec un renvoi, bien sûr à votre blog et à son commentaire.
    Merci.
    Autrement, je vous trouve bien sévère avec ce film que je viens de regarder.
    Bon, d'accord avec les "conventions socio-lacrymales" mais avec quel talent Richard Brooks filme tout ça !
    Et que ce soit lui à la direction n'est sans doute pas étranger au fait que tout les acteurs soient excellents et que Miss Davis se soit déclaré enchantée.
    En tous cas, merci pour la découverte.
    Cordialement.
    Marcello

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    1. Heureuse de vous avoir fait plaisir, Marcello. Peut-être suis-je un peu sévère, c'est vrai, mais on est quand même loin des grands Richard Brooks de l'époque, malgré les qualités du casting. Merci de votre visite, et bravo pour votre blog !

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