Je suis pas contente... Mais vraiment, pas contente DU TOUT !...
Parce que oui, quand même, vous comprenez, moi, je me troue le cul à pirater des films à votre intention, je fais des ripages, des hadopisations, j'écris des textes superlativement géniaux, je capture mon écran à tire larigot pour vous procurer de belles images, je sue sang et gouttelettes pour uploader mes flix sur Mega, et j'ai pour ainsi dire quasiment presque pas de commentaires ! Personne n'a la décence d'avoir la gentillesse de trouver l'obligeance de me remercier pour mon travail exceptionnel ! Personne m'envoie de bisous ou de courbettes (et je parle même pas de génuflexions, ça leur ferait mal aux rotules !...)
Qui a seulement songé à me dire que j'étais la meilleure blogueuse-recéleuse de tous les temps, hein ?... Qui a proféré le moindre compliment sur l'incroyable qualité de mes goûts cinéphiliques, sans parler de l'admirable constance avec laquelle je poste régulièrement des articles ponctuels et bi-hebdomadaires sur ce site au titre superbe ?...)
(N'allez pas croire que je sois en colère... Je ne demande pas qu'on m'aime, juste qu'on me suce...)
Alors du coup, j'ai pris une résolution momentanément définitive :
(Roulement de trompettes, rugissement de tambours :)
JE VAIS FERMER CE BLOG !
Dès aujourd'hui !
Fissa !...
... Ou demain !...
Enfin, bientôt... Car je suis une bonne fille, magnanime (comme Anna) et pas impulsive pour un euro, et je veux laisser à mes admirateurs secrets le temps de se repentir de leur faible intérêt et de leur égoïsme cyclopéen à mon égard dans la rubrique des commentaires (que j'espère nombreux et humides...)
Voilà !... A bientôt...
(Euh, non... A JAMAIS, bande d'ingratitudinaires !...)
Bien entendu, ceci était une parodie...
Une simple réaction à des articles comme celui-ci, ou celui-là...
Une réaction à un comportement qui a tendance à se répercuter de façon exponentielle sur les blogs dits "de partage" français (je n'ai jamais vu de telles attitudes sur les blogs anglo-saxons...)
Dans les milieux gay, ce genre de discours a un nom. Nous appelons ça du "dramacouinage" (de drama-queen, spécialiste de l'enflure, qui fait d'une bénignité un drame colossal, et une montagne d'une queue de cerise...)
Je tiens à rassurer mes lecteurs : SMORGASBLOG restera ouvert tant que vous y trouverez ce qui vous plaira. SMORGASBLOG ne mendie ni commentaires non spontanés, ni astiquage d'ego. Et ne pratiquera jamais la politique du "mot de passe"...
Venez ici librement, gobergez-vous tout votre soûl...
Mon plaisir à moi, vous me le procurez lorsque je vois qu'un film comme Unguarded Moment (de 1953, autant dire une antiquité), approche la barre des 200 hadopisations. (Ça me désole un peu, en revanche, que L'Ile de Pascali, ce pur chef-d'œuvre, plafonne à 19, mais bon, c'est la vie...)
Mon plaisir à moi, c'est le partage. Pas la masturbation.
Amitiés...
vendredi 30 septembre 2011
mercredi 28 septembre 2011
LA CHAMBRE DES HORREURS (Chamber of Horrors, Hy AVERBACK, 1966)
Le film s'ouvre sur cet avertissement solennel :
« Mesdames et messieurs, le film que vous allez voir aujourd'hui contient des scènes si terrifiantes, qu'un avertissement sérieux doit être donné au public. A cet effet, il a été établi un signal visuel et auditif au départ des quatre scènes d'horreur, aussi terribles qu'impressionnantes. Un éclair rouge sera pour vous le signal visuel. Et le bruit d'un klaxon, le signal auditif. Fermez les yeux en voyant l'éclair rouge ! Détournez-vous en entendant le bruit du klaxon ! »
En 1966, ce bon vieux gimmick à la William CASTLE devait faire son effet sur les petits n'enfants et accentuer l'impact de séquences plus elliptiques qu'horrifiques. Aujourd'hui (et depuis pas mal de lustres), il est surtout désopilant, mais n'entame en rien la beauté de cette bande extravagante.
A la fin du XIXème siècle, Jason Cravette, un gentleman dépravé, est arrêté pour avoir voulu épouser le cadavre de sa fiancée, étranglée par ses soins. Condamné à perpét, il parvient à s'évader du train qui le mène en prison, en sectionnant sa main droite menottée à la roue de freinage d'un wagon. Peu de temps après, il réapparaît sous une nouvelle identité, bien décidé à se venger de ceux qui l'ont condamné. Son arme : un poignet-prothèse sur lequel il adapte une panoplie de coutelas, hachoirs, crochets, et autres objets tranchants. Son surnom : « Le Boucher de Baltimore » ! (avouez que ça vous en colle plein l'imaginaire, autant que l'éclair rouge et le bruit du klaxon !)
Chamber of Horrors fut conçu par la Warner comme le pilote d'une série télévisée inspirée par L'Homme au masque de cire. Au final, c'est le climat général du film d'André DE TOTH qui est conservé, plutôt que son intrigue et ses personnages. Le trio de criminologues amateurs chargé de résoudre l'affaire dirige un musée de cire consacré à l'histoire du crime. Pas question ici de sculpteur fou trempant ses victimes dans des cuves de cire bouillante. En revanche, le sublime Patrick O'NEAL, dans le rôle du vengeur dément, effectue un numéro éminemment pricéen, retrouvant tous les maniérismes, froncements de sourcils et gestes onctueux du Maître. Cette composition aurait logiquement dû faire de lui l'une des nouvelles icônes du cinéma d'épouvante, n'eut été le refus des chaînes de télévision de diffuser cette bande jugée trop extrême (nécrophilie et dépeçages n'étaient guère au goût du jour), qui n'eut finalement droit qu'à une distribution bâclée en salles. Dommage : l'œuvre est visuellement splendide, le sujet traité de façon très grinçante, et les trois enquêteurs (incarnés par Cesare DANOVA, Wilfrid HYDE-WHITE, et le nain José René RUIZ) ne manquaient ni d'étoffe, ni d'originalité. Un bijou à redécouvrir d'urgence.
dimanche 25 septembre 2011
L'ENTERRE VIVANT (Premature Burial, Roger CORMAN, 1962)
Le manque de temps en ces jours particulièrement occupés, me fait renoncer à rédiger la traditionnelle notice critique en accompagnement du film du jour... Du reste, la majorité d'entre vous connaît probablement L'Enterré vivant, troisième film du cycle Poe réalisé par Roger CORMAN, et le seul dont la vedette n'est pas Vincent PRICE -- remplacé par l'excellent Ray MILLAND. C'est sans doute cette absence de PRICE au générique qui explique la faible popularité du film auprès des fantasticophiles. Sans être le meilleur opus de la série, L'Enterré vivant est loin d'être négligeable, et possède les qualités plastiques habituelles des adaptations cormaniennes de Poe. MILLAND avait coutume, lors du tournage, de répondre aux encouragements de CORMAN à jouer un ton au-dessus de son style habituel, par un souriant : "Je ne suis pas Vincent PRICE..." Sa performance, évidemment moins colorée que celles de l'interprète de Roderick Usher, n'en est pas moins un régal d'intelligence et de subtilité...
A redécouvrir sans hésiter...
A redécouvrir sans hésiter...
1 - 2
Joindre avec HJSplit
Extrait : Visite guidée...
mardi 20 septembre 2011
LOVE YOU ! (John DEREK, 1984)
Le comédien John DEREK et le cinéma, c'est une grande histoire de cul. Vous allez me dire, c'est aussi Les Dix commandements, et le mythique Les Aventures de Hadji (diffusé dimanche dernier au "Cinéma de Minuit" de France 3), qui déchaîna les passions des cinéphiles des années 50 et généra de "sanglantes batailles opposant les défenseurs d'un film qui représentait l'archétype de la mise en scène pure, le chef-d'œuvre de la fascination, aux adversaires, tenants de FELLINI et BRESSON, qui généralement se refusaient à le voir." (Coursodon et Tavernier)
D'accord, John DEREK, c'est aussi cela ; l'emblème (modeste) du cinéma de distraction hollywoodien dans ce qu'il représentait de plus kitsch et camp, en un temps glorieux ressuscité jadis par "La Dernière Séance".
Mais John DEREK, ce fut quand même le queutard le plus verni de Tinseltown, qui s'envoya sans sourciller Linda EVANS, Ursula ANDRESS et Mary Cathleen Collins (plus connue sous le prénom de Bo, suivi du nom de son époux), autrement dit quelques-uns des produits les mieux calibrés anatomiquement de l'usine à fantasmes californienne.
Mais John DEREK, ce fut quand même le queutard le plus verni de Tinseltown, qui s'envoya sans sourciller Linda EVANS, Ursula ANDRESS et Mary Cathleen Collins (plus connue sous le prénom de Bo, suivi du nom de son époux), autrement dit quelques-uns des produits les mieux calibrés anatomiquement de l'usine à fantasmes californienne.
Love You ! est le seul film porno réalisé par DEREK (même si rien n'interdit de penser qu'il en mit d'autres en boîte sous pseudo), et reste un spécimen assez incongru du genre : un X ouvertement signé par une personnalité bien connue d'Hollywood. Le scénario est simplissime et mille fois rebattu : deux couples se rendent sur une île paradisiaque pour y expérimenter l'échangisme ; la plus sage des deux épouses s'avère être la plus chaudasse, et sent rapidement basculer ses certitudes matrimoniales.
Le film est un curieux mélange d'érotisme classieux, de cul basique, de prétention arty (louchant par moments vers John CASSEVETES), de tics hamiltoniens chichiteux, et de pseudo-féminisme dissimulant hypocritement un machisme à toute épreuve. Une timide touche d'homoérotisme (voir l'extrait ci-dessous, laborieusement repompé au Women in Love de Ken RUSSELL) vient pimenter l'ensemble.
En bref : l'un de ces pornos touchants à force de bonne volonté, typique d'une époque où certains cinéastes rêvaient d'intégrer le genre à la cinématographie traditionnelle, mais certainement pas le classique/rénovateur du X auquel DEREK ambitionnait de toute évidence.
Ses principaux intérêts : Annette HAVEN, sublime égérie du porno seventies, et une certaine inspiration dans la façon de filmer les fellations (Derek s'intéresse d'ailleurs plus aux zigounettes qu'aux pussies, attitude caractéristique et assez ambiguë des cinéastes X de l'époque, dont on se demande quelles étaient leurs motivations profondes : séduire un public mâle hétéro en privilégiant les gros plans de bistouquettes, c'est quand même assez incongru...)
Le film est un curieux mélange d'érotisme classieux, de cul basique, de prétention arty (louchant par moments vers John CASSEVETES), de tics hamiltoniens chichiteux, et de pseudo-féminisme dissimulant hypocritement un machisme à toute épreuve. Une timide touche d'homoérotisme (voir l'extrait ci-dessous, laborieusement repompé au Women in Love de Ken RUSSELL) vient pimenter l'ensemble.
En bref : l'un de ces pornos touchants à force de bonne volonté, typique d'une époque où certains cinéastes rêvaient d'intégrer le genre à la cinématographie traditionnelle, mais certainement pas le classique/rénovateur du X auquel DEREK ambitionnait de toute évidence.
Ses principaux intérêts : Annette HAVEN, sublime égérie du porno seventies, et une certaine inspiration dans la façon de filmer les fellations (Derek s'intéresse d'ailleurs plus aux zigounettes qu'aux pussies, attitude caractéristique et assez ambiguë des cinéastes X de l'époque, dont on se demande quelles étaient leurs motivations profondes : séduire un public mâle hétéro en privilégiant les gros plans de bistouquettes, c'est quand même assez incongru...)
Hadopiser ici, en VHSRip et V.O.S.T.
(En prime, après le film, une série de bandes-annonces estampillées René Château...)
Extrait : (Wo)men in Love
samedi 17 septembre 2011
L'OMBRE DU PASSE (I Could Go On Singing, Ronald NEAME, 1963)
Pour les fans de Judy GARLAND, L'Ombre du passé est un incontournable, à plusieurs titres. Tout d'abord, il s'agit du dernier film tourné par la chanteuse-comédienne, qui consacra les six dernières années de sa vie à la scène et à la télévision ; et s'il n'est certes pas son meilleur, il est à coup sûr le plus autobiographique, et partant le plus attachant pour ses admirateurs. GARLAND y est Jenny BOWMAN, star mondiale de la chanson, qui profite d'une tournée européenne pour rendre visite à son ancien amant, le docteur David Donne (Dirk BOGARDE). Elle lui demande aussitôt la permission de revoir leur fils, dont elle lui laissa la garde douze ans plus tôt pour se consacrer à sa carrière. D'abord opposé à cette idée, David finit par céder en lui faisant promettre de se borner à une seule rencontre, et de ne pas révéler au jeune Matt (Gregory PHILLIPS) qu'elle est sa mère. Mais le désir de rattraper les années perdues sera trop fort pour Jenny, et provoquera quelques perturbations.
Durant le tournage, GARLAND était en procès contre son troisième mari, Sidney LUFT, pour obtenir la garde de leur fils, ce qui ne fit qu'ajouter aux étroites similitudes avec son personnage.
Durant le tournage, GARLAND était en procès contre son troisième mari, Sidney LUFT, pour obtenir la garde de leur fils, ce qui ne fit qu'ajouter aux étroites similitudes avec son personnage.
Star adulée de son public, envers lequel elle nourrissait des sentiments ambivalents de reconnaissance et d'animosité, personnalité cyclothymique pouvant se montrer aussi adorable que capricieuse, artiste d'une prodigieuse générosité et femme désespérément assoiffée d'amour, GARLAND trouvait en Jenny Bowman plus qu'un alter-ego : un double, et moins un rôle à jouer qu'une opportunité de se livrer à visage découvert.
Les séquences de coulisses ont valeur de témoignage sur le comportement et l'état d'esprit de GARLAND avant ses entrées en scène, et s'avèrent donc particulièrement précieuses, de même que les captations de ses performances scéniques. Si les chansons du film sont de qualité inégale, les interprétations qu'elle en livre possèdent une puissance inaltérable, et deux au moins (la chanson-titre et "By Myself") comptent parmi ses plus poignantes prestations et sont restées dans les annales.
Il est bien connu que GARLAND a toujours suscité une ferveur particulière de la part du public gay ; L'Ombre du passé, avec ses deux vedettes emblématiques de la culture LGBT et ses allusions transparentes à certains aspects de leurs vies privées relatifs à l'homosexualité, est immédiatement devenu un film-fétiche pour les cinéphiles queers. Un peu oublié du grand public, sa postérité auprès de la communauté homo est désormais bien établie, comme l'atteste le titre d'un spectacle à succès du female impersonator Lypsinka/John EPPERSON : I Could Go On Lip-Synching !, reprise du titre original de L'Ombre du passé.
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