samedi 25 février 2012

LE SIGNE DU COBRA (Cobra Woman, Robert SIODMAK, 1944)




En complément de l'article que j'ai consacré à Cobra Woman sur mon blog MEIN CAMP, je vous propose ici son hadopisation. Je sais que le film est également disponible sur le fabuleux site "L'Univers Fantastique de la Science-Fiction", mais la copie offerte présentant quelques problèmes techniques, j'ai jugé que la mienne ne ferait pas doublon. Merci en tout cas au Concombre Masqué d'avoir partagé cette merveille le premier, et un grand coup de chapeau à la vaillante équipe de l'UFSF !...


Hadopiser, en DVDRip et V.O.S.T. :
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dimanche 19 février 2012

L'APPEL (Tilda THAMAR, 1974)



Les vanity projects de série Z, ça existe. Pour preuve, cet Appel réalisé par Tilda THAMAR en 1974, en un temps où la "Lana TURNER argentine", âgée d'une cinquantaine d'années, était déjà bien oubliée dans notre beau pays, où elle avait tenté une petite carrière dans la comédie musicale et le polar bas de gamme.
Qui est Tilda THAMAR ? Pour répondre à cette question, je ne saurais trop vous conseiller de lire l'excellent article que lui a consacré Music Man sur son blog "Movie Musical World". Toutes proportions gardées, sa gloire fugitive (autant que relative) et son prévisible déclin vous ont un petit côté Boulevard du crépuscule à l'européenne, qui rend particulièrement attachants sa personnalité et son parcours.
Après avoir connu les fastes de la jet set, côtoyé les grands noms du cinéma mondial (dans les cocktails et les soirées plutôt que sur les plateaux de tournage), squatté les couvertures de "Ciné Monde" et s'être illustrée dans le "cinéma de genre" hexagonal, Tilda sombra dans un oubli doré, ayant largement assuré sa subsistance par voie conjugale et divorce subséquent (elle fut l'épouse du comte Ali TOPTANI, cousin du roi d'Albanie.)


En 1974, donc, celle que des journalistes en veine d'originalité avaient jadis surnommée "la bombe atomique", mais dont la carrière tenait plutôt du pétard mouillé, décida de puiser dans son confortable bas de laine pour donner à ses charmes quelque peu éventés un écrin que les producteurs se souciaient peu de lui offrir. Reprenant un script qu'elle avait commis quelques années plus tôt, elle se lança dans la réalisation avec ce curieux film à sketches, légèrement pimenté d'érotisme et hésitant entre le cinéma d'auteur, le fantastique psychédélique et le "bis" pur jus.
Pour vedette masculine, elle choisit le comédien et cinéaste Michel LEMOINE, figure légendaire du cinéma populaire européen, acteur fétiche de Jesus FRANCO, réalisateur de petits bijoux comme Le Manoir aux louves, Les Désaxées ou Les Week-ends maléfiques du comte Zaroff, et signataire d'un bon paquet de pornos classieux pour le compte d'Alpha Vidéo sous divers pseudonymes -- dont le plus cocasse est sans conteste Michel BLANC. Nul doute qu'ils se rencontrèrent à l'occasion de l'une ou l'autre party auxquelles Michel LEMOINE, fêtard impénitent, ne manquait pas de participer à l'époque...
Ayant eu la chance de rencontrer Michel assez régulièrement dans les années 2000, je n'ai pas manqué de l'interroger au sujet de Tilda et de son unique réalisation. Il n'avait, à vrai dire, pas grand-chose à en raconter, sinon que la dame (qu'il qualifia de charmante, tant à la ville qu'au travail) était très investie dans la confection de son film, et semblait sincèrement convaincue qu'il pourrait lui ouvrir les portes d'une seconde carrière, plus personnelle et valorisante que la précédente.
Il n'en fut rien. Pratiquement pas distribué, L'Appel sortit tout aussi confidentiellement en vidéo, et c'est de cette cassette depuis longtemps introuvable qu'est extrait le Rip que je vous propose.

Michel LEMOINE, dans les années 2000

Que dire de cet Appel ?...
Qu'il est pour le moins déconcertant, par le mélange signalé plus haut d'ambition et de naïveté, de grandiloquence et d'intimisme, d'anticonformisme post-soixante-huitard et de sentimentalisme fleur bleue.
Dans le premier sketch, empreint d'un nihilisme existentialiste qui fait presque songer à une parodie involontaire du cinéma d'ANTONIONI, Michel LEMOINE est un artiste peintre plus ou moins beatnick vivant dans un immeuble en construction. Chaque soir, une lumière clignotante provenant de l'immeuble d'en face semble lui lancer un appel (d'où le titre du film) auquel il s'efforce de résister ; jusqu'au jour où, n'y tenant plus, il décide d'en découvrir l'origine. Une "terrible révélation" l'attend, aussi confuse qu’ambiguë, même si l'on se doute depuis longtemps qu'il ne va pas au-devant  d'une soirée d'anniversaire organisée à son insu par une poignée d'amis bienveillants...

 Une belle peinture de Michel LEMOINE


Dans le deuxième segment, le fils d'un grand industriel hérite de l'usine de son père et renonce à son rêve de devenir musicien. La rencontre de l'âme sœur dans un aéroport l'encourage à rompre avec une existence qu'il abhorre, et nous vaut quelques scènes de batifolages exotiques d'une exemplaire nunucherie. Mais cet intermède idyllique fera long feu et se résoudra dans le chagrin et la mort... Quelques scènes relativement inspirées (la visite de l'usine -- voir extrait ci-dessous) côtoient un romantisme de pacotille, un érotisme peu affriolant (ah ! le strip-tease de l'effeuilleuse quinquagénaire dans une boîte de nuit !) et, une fois de plus, une désespérance d'une parfaite gratuité.



Tilda se met en scène dans le dernier sketch, véritable morceau de bravoure Camp où l'ancienne starlette célèbre les beautés (et surtout les douleurs) de l'amour intergénérationnel, dans une relecture œdipienne toute personnelle du Visage du plaisir et autres œuvres exposant les périls des embrasements tardifs. Plaisancière richissime en vacances sur son yacht, elle s'éprend d'un jeune homme ressemblant comme deux gouttes d'eau à son défunt fils. Cette liaison impossible nous vaut des moments hallucinants de "campitude" et de freudisme brindezingue, comme la scène où Tilda, offrant ses seins aux lèvres du jeune homme, le confond avec son fils à qui elle donnerait la tétée ! (voir extrait...) Le finale, aussi grandiloquent que les pitreries de DiCAPRIO et WINSLET sur la proue du Titanic, est d'un grotesque à toute épreuve...



Le spectre de la mort plane sur l'ensemble du film, lui conférant un caractère étonnamment déprimant entre deux accès de rigolade ; l'on notera également l'obsession de Tilda pour les arts plastiques (le héros du premier sketch est peintre, et l'on rencontre un sculpteur dans le deuxième), qui s'explique par le fait qu'elle-même se consacra à la peinture après sa retraite du cinéma (elle fit sa dernière apparition au grand écran dans Les Prédateurs de la nuit de Jesus FRANCO).
Au générique de fin, un carton remerciant "les pâtes Agnesi-Imperia", "Ricard " et "Martini" pour leur soutien lors du tournage, nous conforte dans l'idée qu'un film comme L'Appel ne se rencontre pas à tous les coins de cinémathèques...

Hadopiser ICI, en VHSRip et V.F.


dimanche 12 février 2012

QUI A TUE TANTE ROO ? (Whoever Slew Auntie Roo ? Curtis HARRINGTON, 1972)




Curtis HARRINGTON, au mieux de sa forme, revisite le conte "Hansel et Gretel" dans ce qui demeure son meilleur film avec What the Matter with Helen ?
Je n'en dirai pas davantage, car le temps me manque : il faut que je me prépare pour les obsèques de Whitney HOUSTON...


Hadopiser ici (DVDRip, V.O.S.T.)

Extrait : 

samedi 4 février 2012

SVENGALI (Anthony HARVEY, 1983) Téléfilm




Dans cette adaptation plus que libre du "Trilby" de George DU MAURIER, Jodie FOSTER est une chanteuse de bar à qui l'impresario Elizabeth ASHLEY promet une grande carrière et un contrat juteux si elle accepte de perfectionner son chant auprès du professeur Peter O'TOOLE. D'abord houleux, les rapports entre la jeune fille et son mentor despotique s'assouplissent au point de se muer en une relation amoureuse, bientôt compromise par le succès fulgurant de l'élève, devenue bête de charts.
Il s'agit, on le voit, d'une classique relecture du thème de Pygmalion, ayant plus de rapports avec Une Etoile est née qu'avec le thriller victorien de DU MAURIER ou son adaptation de 1931, où John BARRYMORE livrait l'une de ses compositions les plus extravagantes. L'intrigue est transposée de la bohème artistique parisienne de la fin du XIXème siècle au monde de la pop music new-yorkaise, l'histoire d'amour prend le pas sur l'affrontement psychologique, et le thème de l’hypnotisme pratiqué par le professeur sur sa protégée, qui donnait au livre et au film de 31 un caractère "fantastique" (le roman inspira Gaston LEROUX pour l'écriture de son "Fantôme du l'Opéra"), est totalement évacué.

Holly HUNTER

Reste un téléfilm plaisant, qui doit pratiquement tout au charme de Jodie FOSTER et au charisme de Peter O'TOOLE. Si leur couple n'a rien d’évident sur le papier, il finit par convaincre à l'écran, pour peu que l'on se trouve dans une disposition romantique -- ce qui était mon cas lors de ma récente redécouverte de l’œuvrette (du reste, je suis toujours d'humeur romantique quand Jodie FOSTER est en cause...) La musique de John BARRY apporte un agréable support à l'ensemble, sauf en ce qui concerne les chansons pop, insipides au point d'en devenir éprouvantes.
Notons que le réalisateur Anthony HARVEY avait déjà réuni Peter O'TOOLE et John BARRY pour Le Lion en hiver, en 1968. Enfin, Svengali marque les débuts de Holly HUNTER (sa deuxième apparition à l'écran) dans le court rôle d'une choriste fricotant avec le fiancé de FOSTER.
La copie que je vous propose n'est pas de première fraîcheur (le son est un peu étouffé) mais se laisse regarder sans problème...


Hadopiser ICI, en VHSRip et V.F.