jeudi 29 mars 2012

samedi 24 mars 2012

LIEN RESTAURE

PRÉMONITION



Avant de partir en voyage pour quelques jours, j'ai juste le temps de restaurer les liens de Prémonition, pour faire plaisir à notre ami de L'Antre de l'horreur (n'hésitez pas à visiter son blog, on y trouve de jolies pépites et un incroyable travail de repacks de raretés !...) et à quelques lecteurs qui m'en ont fait la demande. Les demandes de restaurations se multipliant depuis quelques jours, j'ai décidé de m'y atteler sérieusement dans les semaines à venir...
A bientôt, et bon week-end !...

mercredi 21 mars 2012

LES ARCHIVES DE BBJ : Télé Ciné Vidéo n°45 (Novembre 1984)



Comme ça, juste pour le fun, et si on feuilletait un bon vieux numéro de "Télé Ciné Vidéo", histoire de s'informer des dernières sorties VHS et de redécouvrir la beauté de nos chers magnétosaures ?

Pour lire : clic droit et ouvrir dans un nouvel onglet

LES NOUVEAUTÉS VHS :

     
 



INTERVIEW VALÉRIE KAPRISKY :


 

 INTERVIEW EDDY MITCHELL :

 

PUBS :


lundi 19 mars 2012

SINGAPORE SLING (Nikos NIKOLAIDIS, 1990)



Amateurs de grands films cintrés, Singapore Sling est fait pour vous... Outrancier, baroque, subversif, hyper-esthétisant et obsessivement provocateur, ce cauchemar en celluloïd n'a guère d'équivalent dans la production hellénique (il s'agit d'un film grec), ni d'ailleurs dans le cinéma européen des années 1990. Son auteur, le cinéaste et romancier Nikos NIKOLAIDIS (décédé en 2007 à l'âge de 68 ans), signa en 40 ans de carrière une dizaine de films superbement ignorants de la bienséance et des tabous -- si l'on en croit ce que l'on peut en lire ici et là, car ils ne sont guère parvenus jusqu'à nous, hélas...
Singapore Sling, la seule de ses œuvres à s'être plus ou moins forgée une réputation internationale -- bien que souterraine et très "culte" --, donne une furieuse envie de découvrir le reste de la production du bonhomme ; elle témoigne d'un univers à la fois éminemment personnel et subtilement référentiel, sublimé par un prodigieux sens plastique (presque trop, le cinéaste n'évitant pas toujours la complaisance formaliste), un univers situé quelque part entre la décadente opulence d'un Josef VON STERNBERG qui se serait entiché du "film noir", et l'hystérie malsaine d'un Tobe HOOPER des grands jours.
(Vous ai-je suffisamment fait l'article ?...)


Les références de NIKOLAIDIS pour cet opus sublimement patraque ?... Le Laura d'Otto PREMINGER, Boulevard du crépuscule, et sans doute un peu Grey Gardens, le fabuleux documentaire d'Albert et David MAYSLES chroniquant la déchéance stylée de la tante et de la cousine de Jackie KENNEDY, recluses dans leur demeure délabrée et ressassant le souvenir de leur splendeur avortée, dans la flamboyance moisie de leur quotidien.
Un couple mère / fille est au centre de Singapore Sling (et l'on peut prendre le terme "couple" dans son acception la plus charnelle, les relations incestueuses étant plus que suggérées) ; une mère et une fille complètement déjantées, psychotiques, meurtrières (ou mythomanes ?), entre les mains de qui tombe un infortuné détective enquêtant sur la disparition d'une jeune femme qui leur servit de domestique -- et de joujou sexuel. Le privé devient à son tour la proie des deux furies, et endure une séquestration au cours de laquelle il sera le témoin et l'objet de toutes les turpitudes : torture, nécrophilie, plaisirs uro-scatologiques, manipulation psychologique et humiliations pas piquées des coléoptères... L'enfer où il se trouve plongé est pavé de chausse-trappes, de simulacres et de trompe-l’œil ; il devient l'acteur forcé d'un rituel très théâtralisé, orchestré par deux officiantes ivres de représentation, grisées par le vertige de leur propre folie, et qui ne semblent jamais vraiment être ce qu'elles prétendent.


Ce que Romain LE VERN, dans son excellent article du "Coin du cinéphile", qualifie de "trip décadent pour happy fews", est aussi une splendide œuvre d'art, dont la beauté picturale n'a d'égale que l'intensité trash et la démesure Camp. Tout simplement indispensable...

Hadopiser, en version anglaise sous-titrée et DVDRip :
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Coller avec HJSplit
A noter : lors des quelques monologues intérieurs du héros, formulés dans la langue d'Homère, le film est sous-titré en anglais ; les sous-titres français se superposent alors, sans gêner la lecture, néanmoins. Je n'ai pas pu remédier à ce défaut inhérent à la copie originale...

Bande-annonce :

jeudi 15 mars 2012

LES DIABLESSES (La Morte negli occhi del gato, Antonio MARGHERITI, 1973)




Le label "giallo gothique", souvent appliqué à ces Diablesses, est tout aussi fréquemment contesté par les puristes du giallo, pour qui le film d'Antonio MARGHERITI ne recèle pas suffisamment de traits propres à leur genre favori. De fait, la présence d'un assassin officiant à l'arme blanche et la mention d'un animal dans le titre original ("La Mort dans les yeux du chat") sont les seules caractéristiques giallesques d'un film qui relève plutôt de la catégorie "old dark house" ou du whodunit dans la tradition d'Agatha CHRISTIE.
Bien que l'action se déroule dans un manoir écossais, l'atmosphère et les décors évoquent davantage les adaptations américaines d'Edgar POE par Roger CORMAN que le style so british de la Hammer ; la réalisation, quant à elle, est typiquement latine, avec abondance de zooms avant et arrière, recadrages plus ou moins opportuns, et mobilité nerveuse de la caméra -- un style volontiers compulsif qui s'accorde mal au cadre et à la temporalité de l'intrigue (la rigide Ecosse du début du XXème siècle), et nuit quelque peu à sa crédibilité.


Le principal défaut de cette bande, par ailleurs attachante, est sa tonalité disparate, son manque d'homogénéité. Le mélange des influences et des genres, le casting européen pour le moins éclectique (Serge GAINSBOURG et Jane BIRKIN croisant Anton DIFFRING sous l’œil d'Hiram KELLER) et l'introduction d'éléments totalement superflus (l'orang-outan baladeur, le chat témoin des crimes) donnent au film un caractère hybride qui pourrait déboucher sur un surcroît d'étrangeté, mais qui n'est aucunement exploité en ce sens par MARGHERITI, et n'est jamais loin de tomber dans la parodie involontaire.


Pour l'amateur de "cinéma bis", Les Diablesses vaut donc surtout pour sa distribution, somptueuse à défaut d'être homogène. Françoise CHRISTOPHE, disparue au tout début de cette année, est une imposante Lady MacGrieff, aussi digne que financièrement décavée, écartelée entre une libido encore très requérante et un christianisme rigide. Hiram KELLER est parfait en jeune nobliau psychotique, enfermé dans le manoir par sa mère qui l'accuse d'avoir tué sa sœur dans des circonstances imprécises. Anton DIFFRING, médecin de famille glacial et calculateur, qui justifie ses appointements en offrant à Lady MacGrieff quelques séances de jambes en l'air (entrecoupées de plus gaillardes galipettes avec la préceptrice Doris KUNSTMANN), tient son emploi avec toute la morgue racée, mi-anglaise mi-germanique, qui le caractérise -- il est particulièrement savoureux de voir ce comédien gay endosser avec une conscience imperturbable ce rôle "exotique" d'homme à femmes. Venantino VENANTINI fait un prêtre très acceptable malgré sa fière gueule de truand, et Jane BIRKIN s'en sort plus qu'honorablement en ingénue purement accessoire mais omniprésente. En policier enquêtant mollement sur les meurtres, GAINSBOURG, muni d'une canne, ne quitte pas un air entendu de fin limier qui a tout deviné -- mais n'élucide rien, sa seule action efficace consistant à tuer in extremis un coupable qu'il n'avait pas su identifier comme tel... Parmi les seconds rôles, Luciano PIGOZZI en fidèle domestique et Franco RESSEL en prêtre cauteleux et matois sont aussi efficaces que de coutume.


Le scénario est adapté d'un roman de Peter BRYAN, que l'on connut plus inspiré lorsqu'il co-signa pour la Hammer les scripts du Chien des Baskerville et des Maîtresses de Dracula. Les producteurs engagèrent BIRKIN et GAINSBOURG pour profiter du colossal succès rencontré en Italie par leur chanson "Je t'aime, moi non plus". Le fameux chat témoin des meurtres fut dispensé de passer une audition : il appartenait au réalisateur.

Hadopiser, en version Italienne sous-titrée et TVRip (logo "moins de douze ans" incrusté) :
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