lundi 31 décembre 2012

FRANKENSTEIN ET LE LOUP-GAROU (Frankenstein & the Werewolf Reborn ! David DeCOTEAU, Jeff BURR, 2005)




Cette petite production Full Moon pleine de bonnes intentions est en fait composée de deux moyens-métrages, initialement prévus comme les coups d'envoi d'une série baptisée "Filmonsters". Le premier, consacré à Frankenstein, est réalisé par David DeCOTEAU, peu avant qu'il ne se lance dans l'horreur gay. Le second est l’œuvre de Jeff BURR, brillant auteur d'un Nuits sanglantes inoubliable, qui amorçait alors une période erratique dans la série B de pure commande. Tournées en Roumanie à la fin des années 1990, ces deux bandes se veulent un revival gothique en hommage à la Universal. Comme beaucoup de productions Charles BAND, elles possèdent un charme certain, une qualité artisanale aujourd'hui disparue, et une bonne dose d'humour pas toujours volontaire. Nous ne sommes pas là dans le domaine de l'opéra horrifique, plutôt de l'opérette...

BONNE ANNÉE 2013


Hadopiser ici, en prise télé et V.F.

dimanche 23 décembre 2012

DRACULA (Bill EAGLES, 2006) Téléfilm




La BBC livre une adaptation très moyenne (et très libre) du chef-d’œuvre de Bram STOKER, lorgnant vers l'atmosphère classieuse des mélodrames victoriens et y adjoignant un peu de sexe -- et de syphilis !
A voir principalement pour la performance de David SUCHET en Van Helsing, très différente des représentations habituelles du personnage.
 

JOYEUSES FÊTES
ET BONNE ANNÉE A TOU(TE)S !

Hadopiser ici, en prise télé (Sci Fi) et V.F.

samedi 24 novembre 2012

MORT D'UN PIGEON DANS BEETHOVEN STREET (Dead Pigeon on Beethoven Street, Samuel FULLER, 1971)




Durant son exil européen, Samuel FULLER posa sa caméra en Allemagne pour tourner ce modeste thriller financé par la télévision (il devait à l'origine constituer un épisode de la série Tatort), mais distribué en salles. C'est peut-être son film le plus obscur, longtemps difficile d'accès et rarement évoqué par la critique. Malgré quelques incohérences scénaristiques et une impression générale d'inaboutissement, il n'a pourtant rien de déshonorant. Composant avec un budget réduit et une distribution hétéroclite, FULLER joue la carte de l'ironie et compense par l'énergie des cadrages et du montage les faiblesses d'une intrigue peu originale.


Le détective Sandy (Glenn CORBETT) enquête sur une série de chantages visant des hommes politiques. Ceux-ci sont drogués par la jolie Christa (Christa LANG) et photographiés avec elle dans des positions compromettantes. Après l'assassinat de l'un de ses collègues, Sandy parvient à infiltrer l'organisation, dirigée par le machiavélique Mensur (Anton DIFFRING). Comme il se doit, il ne tarde pas à s'éprendre de Christa et à perdre de vue sa mission, ce qui lui vaudra de bien mauvaises surprises et de sérieux emmerdements.


Tout heureux de disposer d'un financement après deux ans d'inactivité et l'échec notoire de Shark !, FULLER ne tarda pas à déchanter lors du tournage, lorsqu'il réalisa que la production ne partageait ni ses ambitions, ni ses options distanciatrices. Il semble néanmoins avoir pris plaisir à jouer les touristes le long du Rhin, et à tourner dans quelques lieux qui lui tenaient à cœur, comme le Musée Beethoven de la ville de Bonn, dont il voulait également filmer le carnaval.


Voici quelques-uns de ses souvenirs, confiés à Jean NARBONI et Noël SIMSOLO dans le livre "Il était une fois... Samuel FULLER" (Ramsay, 1990) :

"La version originale a été montée pour les Etats-Unis. Mais la compagnie allemande, "Bavaria Atelier", n'y croyait pas. Ils la trouvaient insultante (...) Au générique, mes acteurs étaient habillés en clowns, ils regardaient la caméra, et faisaient un gag l'un après l'autre. Mon cameraman venait aussi lorsqu'on nommait son travail : "photographie de...". Pareil pour ma monteuse, dans la salle de montage. Et moi aussi, en clown ! Je disais : "Ceci est un carnaval, un cirque. C'est pour rire. Vous n'allez pas être blessé, public. C'est pour rire." En Allemagne, ils ne pouvaient pas supporter ça, parce que je m'y moquais d'eux. Le producteur adorait l'idée de "FUN", de rigolade. Il s'est battu pour la garder. Impossible. On y aurait trouvé la seule chose neuve que je voulais mettre dans cette histoire."

"Le premier jour de tournage, le cameraman est venu me voir : l'équipe ne connaissait pas le 35 mm. C'était peut-être une très bonne équipe de télévision, mais ils n'avaient absolument pas l'habitude des mouvements de caméra..."

"Ce qui m'intéressait le plus dans ce scénario, c'était l'idée que les politiciens sont la cible idéale des maîtres-chanteurs. Les millionnaires sont moins intéressants parce que plus difficiles à effrayer."

Au sein d'une distribution très inégale (Christa LANG, l'épouse de Samuel FULLER, est pathétiquement limitée, et Stéphane AUDRAN ridicule dans une courte apparition), on retrouve avec plaisir l'acteur de télévision Glenn CORBETT, que FULLER dirigea 12 ans plus tôt dans The Crimson Kimono, et surtout le fabuleux Anton DIFFRING, le Nazi préféré des cinéphiles et l'un des piliers du cinéma fantastique britannique, excellent dans le rôle du chef de l'organisation, aristocrate cynique épris d'escrime, en qui FULLER voyait le représentant d'une décadence "particulièrement européenne", celle qui s'exprime dans les "combats de gentlemen. La forme la plus basse de l'hypocrisie : ils se haïssent, et ils sont courtois." (Le duel final entre DIFFRING et CORBETT est un grand moment de comique involontaire).

Glenn CORBETT

Anton DIFFRING

Hadopiser ici, en VHSRip et V.F.

Extrait :

mercredi 14 novembre 2012

ANNE SOFIE VON OTTER, L'ETOILE VENUE DU NORD (Reiner E. MORITZ, 2002)



Pour le plaisir, et avant de revenir au cinéma, envie de partager avec vous cet excellent documentaire sur Anne Sofie Von Otter, l'une de mes chanteuses lyriques préférées...





Extrait : avec Eric ERICSON et Vera ROZSA :



Hadopiser ici, en VHSRip (enregistrement télé).

dimanche 4 novembre 2012

LIENS RESTAURES


UN SIÈCLE D’ÉCRIVAINS : MAURICE BARRÈS

 ici

CONTES DE PERRAULT

ici

CONTES DE NOËL


BRENDA WOOTTON : LYONESSE

 ici

mercredi 31 octobre 2012

LA TANTE DE FRANKENSTEIN (Juraj JAKUBISKO, 1987) Série



Voilà un bail que je me promettais de partager ici cette série adaptée des romans pour la jeunesse de l'auteur suédois Allan RUNE PETERSSON, diffusée une seule fois sur FR3 en 1990, et jamais reprise depuis. Halloween est le moment idéal pour m'exécuter. Difficile en effet de trouver programme mieux adapté à cette fête de l'épouvante bon enfant et des trouilles artificielles que cette Tante de Frankenstein, réunissant dans son giron Frankenstein et sa créature, Dracula, un loup-garou, une Dame Blanche (pas le dessert, le fantôme), le bon vieil Igor, une tante excentrique, et tous les poncifs du gothique littéraire et cinématographique.

 La tante (Viveca LINDFORS)

 Dracula (Ferdy MAYNE)

 Le loup-garou (Flavio BUCCI)

Elisabeth, la Dame Blanche (Mercedes SAMPIETRO)

Igor (Jacques HERLIN)

Je n'oublierai jamais ma découverte de cette série, le 6 février 1990, et les délicieux frissons régressifs qui me parcoururent l'échine en pénétrant dans l'univers naïf et chatoyant créé par le cinéaste et scénariste slovaque Juraj JAKUBISKO. Cette série constitue à la fois un hommage inspiré aux films d'épouvante de la Universal, dont elle reprend l'imagerie avec bonheur, et une sorte de prolongement à trente ans de "cinéma bis" européen, dont l'esprit plane sur chaque épisode par la grâce d'un casting absolument "culte". Jugez-en : on retrouve dans la distribution des comédiens aussi emblématiques que Jacques HERLIN, qui œuvra dans quasiment tous les genres du cinéma populaire italien, Eddie CONSTANTINE, notre Lemmy Caution national, Flavio BUCCI, le pianiste aveugle de Suspiria, Ferdy MAYNE, le Comte von Krolock du Bal des Vampires et le Conrad Ragzoff de Horror Star, et l'immense Viveca LINDFORS, qui connut une courte mais brillante carrière hollywoodienne, donna la réplique à KARLOFF dans Chaudron de sang, fut une redoutable tante castratrice dans La Cloche de l'Enfer, et fit un savoureux comeback dans Creepshow (où elle tenait un rôle très proche de celui de cette tante de Frankenstein).

 Albert, la créature (Gerhard KARZEL)

  Aloïs (Eddie CONSTANTINE)

Igor (Jacques HERLIN)

La Tante de Frankenstein reste surtout pour moi associé à ma découverte de Jacques HERLIN, dont l'interprétation d'Igor me marqua durablement, et que je me promis de rencontrer un jour, quoiqu'il m'en coutât. Il me fallut attendre six ans avant de réaliser ce souhait, qui déboucha sur une belle histoire d'amitié et donna lieu, au passage, à une copieuse interview publiée dans le fanzine Medusa n°14. Dès que je lui parlai de La Tante de Frankenstein, lors de notre premier entretien, le regard de Jacques s'alluma. Il considérait la série comme une merveille et l'un de ses meilleurs souvenirs de tournage, et ne tarissait pas d'éloges sur Juraj JAKUBISKO, qu'il tenait pour l'un des réalisateurs les plus talentueux avec qui il ait travaillé (pour un comédien qui fut dirigé par des cinéastes aussi prestigieux que FELLINI, COMENCINI, VISCONTI et Mario BAVA, ce n'est pas un vain compliment...) Il me raconta une foule d'anecdotes sur le tournage, ses relations avec ses partenaires, et sur le plaisir de participer à une entreprise qu'il jugea d'emblée d'une haute tenue artistique.
Voici deux de ses commentaires, au sujet de Viveca LINDFORS et d'Eddie CONSTANTINE :
Viveca LINDFORS : "Elle détesta le réalisateur dès le premier jour. Elle lui disait : "En ce qui me concerne, vous êtes une merde. J'ai signé le contrat, mais je ne suis pas d'accord avec vous. Mon personnage fumera le cigare, que ça vous plaise ou non. Allez vous faire voir !" Et elle avait raison, à propos du cigare. Ça fonctionnait très bien pour le rôle. En fait, je m'entendais plutôt bien avec elle, nous étions assez complices. Elle avait été une grande star 30 ou 40 ans plus tôt."
Eddie CONSTANTINE : "Il n'était pas au mieux de sa forme. Très sympathique, mais un peu bizarre. Nous allions souvent dîner ensemble, et il me demandait parfois : "Pourquoi tu ne me dis jamais que je suis génial ?"... Que voulez-vous répondre à cela ?..."


Un Polaroïd du tournage

Jacques HERLIN en Igor (Photo de tournage)

Extrait du premier épisode :



Hadopiser (en VHSRip - enregistrement télé - et V.F.) :
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7


JOYEUX HALLOWEEN A TOUS !