dimanche 24 avril 2011

DAUGHTER OF THE MIND (Walter GRAUMAN, 1969) Téléfilm




Ray MILLAND est bien contrarié. Sa gamine d'une dizaine d'années ne cesse de le harceler en lui répétant qu'elle déteste être morte. Ce ne sont pas des choses à dire à son père, quand bien même on est réellement décédée depuis des mois. Pour ne rien arranger, Ray est complètement débordé par son boulot, un important projet gouvernemental qui requiert toutes ses compétences d'expert en cybernétique. Les choses deviennent de plus en plus déprimantes quand sa môme lui annonce que les hautes instances de l'Au-Delà souhaitent qu'il renonce à ses recherches ; à défaut de quoi, elle ne pourra plus le hanter et sombrera définitivement dans le Vertigineux Néant du Silence Eternel. Atterré par cet ultimatum, Ray fait appel à un spécialiste en parapsychologie, le fringant Don MURRAY, pour élucider le mystère de ces apparitions.
Doit-il y croire, ou sont-elles une couillonnade fomentée par les Rouges pour l'inciter à abandonner ses recherches ?


Signé par le réalisateur du très perturbant Lady in a Cage (où Olivia de HAVILLAND, coincée dans l'ascenseur de sa baraque, assistait aux pitreries d'une bande de délinquants malpropres et prodigues en gros mots), ce téléfilm donna sans doute quelques nuits blanches aux teenagers américains des seventies. On retiendra tout spécialement une scène de spiritisme où une main en cire portant les empreintes digitales de la morte se matérialise subitement dans un bocal à poissons. Pourquoi un bocal à poissons ? Parce que la revenante, ayant préalablement plongé sa menotte dans de la cire chaude, avait besoin d'eau pour en solidifier le moulage et fournir ainsi aux incrédules une preuve tangible de ses apparitions.


Si l'idée est tirée par les cheveux, ce ne sont sûrement pas ceux de Ray MILLAND, qui arbore ici la fidèle moumoute dissimulant une calvitie provoquée par une teinture trop corsée lors du tournage des Naufrageurs des mers du Sud.
Gene TIERNEY, les yeux toujours aussi bleus que dans Laura (où ils étaient d'ailleurs en noir et blanc), est l'épouse de MILLAND, clouée dans un fauteuil roulant et redoutant très fort qu'après avoir égaré ses tiffes, son mari ne perde la boule.


Comme tout bon téléfilm des années 70, le casting ne s'en tient pas là en matière de "vedettes invitées sur le retour" : John CARRADINE apparaît trois minutes en éventeur de fumisteries spirites qui conseille à MURRAY de chercher comment il s'y prendrait pour goupiller le truc de la main de cire, plutôt que de se demander bêtement s'il s'agit d'un authentique phénomène paranormal ; George MacREADY est le boss de MURRAY, qui aimerait beaucoup croire au bien-fondé des manifestations ectoplasmiques, comme ça il pourrait lui aussi deviser avec sa défunte épouse qui lui manque éperdument et qui a oublié de lui laisser sa recette des muffins à la bergamotte ; Pamelyn FERDIN, l'une des moutardes les plus populaires de la petite lucarne (qui devint au fil des années l'une des adultes les plus oubliées de sa profession), est la (pseudo ?) revenante qui fait peur à tout le monde.


John CARRADINE


George MacREADY


Don MURRAY & Ray MILLAND

Honnêtement réalisé et convivialement interprété par des vétérans plutôt motivés, Daughter of the Mind réserve quelques frissons bien poussiéreux tout en s'appliquant à conserver une tonalité rationnelle. Une option qui le rend plus original que la plupart des téléfilms fantastiques de son temps, mais aussi beaucoup moins fendard...
Le vrai phénomène paranormal qui se posera à l'attention des spectateurs est : par quel miracle Gene TIERNEY peut-elle bien avoir une fillette de dix ans ?... L'invention de la ménopause serait-elle postérieure à 1969 ?... De quoi cogiter longuement dans les chaumières...






7 commentaires:

  1. et bien pour un post inaugural, voilà qui met en appétit!
    ...mais que Ray Milland ai une moumoute, là quand même vous allez un peu loin: Fred Astaire aussi tant qu'on y est! (si vous voulez, j'ai même le nom du fournisseur!!!)

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  2. @ Valentine : Vous me donnez une idée de chronique : "Les Grandes Moumoutes du 7ème Art" !... ou "Les Moumoutes Pelliculaires"... A creuser...

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  3. Toujours un peu douloureux, miss Tierney à l'aube des années 70...
    Nous avions acheté il y a quelques années un ensemble de toupets de Nicolas Cage sans savoir ni pourquoi ni quoi en faire, une impulsion donc. Il semblerait qu'ils servent enfin à quelque chose.
    Longue vie à Smorgasblog mais enfin calmez-vous BBJane, nous n'en pouvons plus d'actualiser nos liens :)

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  4. @ Soyons-suave : Vous pouvez supprimer deux liens sans hésitation : celui de THE BI-QUEEN WAY (Overblog abuse beaucoup trop à mon goût des publicités intempestives -- sans se soucier, bien entendu, de l'avis de ses usagers...), et DÉSUET... (les opérettes de grand-mère et les contes de fées ne suscitent guère d'hadopisations...) Me voilà donc, si je fais le compte, avec trois blogs sur les bras... Ce devrait être suffisant... ;-))
    Merci de votre fidélité !...
    (Miss Tierney m'a toujours été assez pénible, même au temps de sa splendeur ; je n'ai donc aucun scrupule à évoquer sa -- relative -- déchéance...)

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  5. Bonjour Bbjane,est-ce qu'il a un lien pour Hadopiser comme vous dites ce film ?

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  6. @ Addis-Abeba : C'est hadopisable chez notre collègue Froggy Flix, mais en VO non sous-titrée :
    http://froggyflix.blogspot.com/2011/02/daughter-of-mind-tv-1969.html
    Amitiés...

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  7. The DVD version is here

    http://www.classicmoviesandtvcom.com/product/daughter-of-the-mind-ray-milland-don-murray-dvd-tv-1969

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