Fidèle adaptation d'un court roman macabre et corrosif de Kingsley AMIS (paru en France sous le titre "Sur la fin", et disponible chez "Rivages Poche"), Ending Up fait partie de ces perles dont la télévision anglaise nous régalait avec libéralité dans les années 70/80, avant de succomber à la blockbusterisation galopante qui pourrit la production télévisuelle anglo-saxonne contemporaine aussi bien que son équivalent français. (Bon, d'accord... je suis un peu injuste, là... La Bibici continue quand même de nous pondre assez régulièrement de chouettes adaptations des grands classiques de la littérature british... Exemple relativement récent : l'excellente mini-série Cranford, avec Dame Judi DENCH...)
Adeptes du jeunisme, des intrigues survoltées et de la shaky cam, soyez prévenus : il s'agit là d'une œuvre à caractère gériatrique destinée aux gérontophiles. Aucun problème en ce qui me concerne : je suis une fan absolue des "films de déambulateurs" -- dont le mètre-étalon reste sans doute Les Baleines d'août de Lindsay ANDERSON, qui rassemblait à son générique un casting quatre étoiles de ressortissants du troisième âge : Bette DAVIS (79 ans), Lilian GISH (94 ans), Vincent PRICE (76 ans), Ann SOTHERN (rien à voir le poulet du même nom) (78 ans), et le petit jeunot du groupe, Harry CAREY Jr (66 ans).
Dans Deux pieds dans la tombe, nous avons droit à :
Wendy HILLER (77 ans)
Sir John MILLS (81 ans)
Sir Michael HORDERN (78 ans)
Lionel JEFFRIES (63 ans)
Googie WHITERS (72 ans)
Mis en scène par l'un des artisans tardifs de la Hammer Films, Peter SASDY (dont il faudra bien un jour réhabiliter la passionnante filmographie), Ending Up nous raconte les derniers jours d'un groupe de vieillards vivant tant bien que mal en communauté dans un charmant cottage niché dans la campagne anglaise. Bernard (John MILLS) est un officier à la retraite d'un cynisme féroce et d'une méchanceté inventive, Shorty (Lionel JEFFRIES) est son amant et larbin alcoolique, Marigold (Googie Whiters) est une ancienne poule évaporée et mélancolique, George (Michael HORDERN) un historien aphasique, et Adela (Wendy HILLER) un ange de patience et de dévouement, qui s'efforce tant bien que mal de tempérer les humeurs de chacun. Partagés entre l'évocation rabâcheuse du passé et le constat de leur dépérissement, les cinq amis s'acheminent lentement vers une fin que leurs dissensions et leurs malices précipiteront de façon dérisoire et (sinistrement) hilarante.
Interprétation savoureuse de cinq vétérans du cinéma britannique, visiblement ravis de travailler ensemble une ultime fois ; réalisation élégante d'un SASDY attentif aux nuances du propos et aux idiosyncrasies de ses comédiens : Ending Up est un pur bijou d'humour noir, parfaitement digne de son modèle littéraire ; une "comédie cruelle et extrêmement drôle", brossant "le portrait d'une Angleterre moribonde, avec une affection et une nostalgie qui s'expriment dans un immense cynisme." (4ème de couv' de l'édition Seuil).
Pour hadopiser, c'est ICI.
Avertissement : lors de la diffusion télévisée au début des années 90, un bruit de fond perturbait la bande son durant les deux premières minutes ; vous le retrouverez donc dans cette captation, mais n'ayez crainte, ça ne dure pas...
Une merveille ! De l'orgasme, du vrai ! En tant que vieille dame amatrice de thé, je m'invite chez ce cher Kingsley !
RépondreSupprimer@ Miss Teatime : Vous êtes la bienvenue !...
RépondreSupprimerMerci : je suis ravie de ce nouveau blog et, puisque vous me le proposez si gentiment, je n'hésiterai pas à venir régulièrement trinquer avec vous, chère bbjane!... j'amènerai même mon thé ou mon brandy, et toujours un soupçon d'arsenic dans mes vieilles dentelles au cas-où.
RépondreSupprimermerci beaucoup !!!! je viens de découvrir ton blog via tes commentaires sur le mien !
RépondreSupprimerComment j'ai pu passer à côté ???
@ le goon : Merci à toi. Ce blog est tout récent, la peinture est encore fraîche ; mais tu es le bienvenu !...
RépondreSupprimerUne petite tasse d'humour noir British ça ne se refuse pas!!!!
RépondreSupprimerEn attendant la téléportation le déambulateur reste une valeur sure (et le Sphinx n'y avait même pas pensé dans sa devinette carambar^^)
Merci BBJ