mercredi 4 janvier 2012

OU EST PASSEE MON IDOLE ? (My Favorite Year, Richard BENJAMIN, 1982)





Les années 1980 furent assez épineuses pour Peter O'TOOLE ; victime d'une réputation non usurpée d'intempérance et d'indiscipline, l'acteur tourna peu, essentiellement pour la télévision, ou dans des œuvrettes fort oubliables. La décennie avait pourtant bien commencé pour lui avec Le Diable en boîte (on en trouve une très bonne copie chez nos amis de "La Caverne des Introuvables"), dont le tournage ne fut pas une sinécure et qui connut quelques vicissitudes de production, mais qui se taille au fil du temps un vrai statut de film culte. O'TOOLE s'y montrait en bien meilleure forme que dans sa précédente prestation en Tibère syphilitique, bubonneux et cramé par l'alcool (tout comme son interprète), dans le Caligula de Tinto BRASS et Bob GUCCIONE.
Après un passage à la télévision pour la mini-série Masada, il enchaîna avec Où est passée mon idole ?, qui, comme le film de Richard RUSH, situe son intrigue dans le milieu des studios hollywoodiens. Ici, ce sont ceux de la télé qu'explore le cinéaste et comédien Richard BENJAMIN, manifestement en proie à un accès de nostalgie aigu des grandes années de Tinseltown -- comme beaucoup de ses confrères de l'époque, si l'on en juge par le nombre de "métafilms" tournés à la fin des seventies et au début des eighties, et évoquant la grandeur passée des studios.




O'TOOLE incarne ici un mélange d'Errol FLYNN et de lui-même : Alan Swann est une ancienne star du cinéma d'aventures et de "cape et d'épée", que les producteurs boudent en raison de son alcoolisme et de ses exploits donjuanesques un peu embarrassants. L'un de ses admirateurs, Benjy Stone (Mark LINN-BAKER), grouillot dans un studio de télévision, parvient à le faire engager en guest star dans un show comique populaire. Ce retour à l'écran est rapidement compromis par le comportement ingérable de Swann, dont l'ego surdimensionné cache un profond manque de confiance en lui-même.



L'intrigue et la tonalité générale du film (produit par Mel BROOKS) évoquent souvent l'excellent Ennemis comme avant d'Herbert ROSS, où apparaissait justement le réalisateur Richard BENJAMIN dans le rôle d'un impresario tentant de relancer la carrière d'un duo de vieux comiques acariâtres. Mais le traitement du sujet est ici beaucoup moins acerbe et, avouons-le, moins percutant, les scénaristes optant pour un humour assez conventionnel et attendu, sans retrouver jamais la flamboyance et la causticité des dialogues de Neil SIMON -- auteur de la pièce adaptée par ROSS.
C'est finalement le casting qui constitue le principal attrait de l’œuvre ; on appréciera la prestation très auto-parodique d'O'TOOLE, beaucoup plus concerné et investi que dans les productions auxquelles il prêtera son concours dans la suite de la décennie ; on est également heureux de retrouver la délicieuse (et aujourd’hui trop rare) Jessica HARPER, et l'on prend un vrai plaisir aux caméos de Cameron MITCHELL (très drôle en mafioso plus ou moins calqué sur Jimmy HOFFA), de Lou JACOBI et des truculentes Annette ROBYNS et Selma DIAMOND (à noter également une brève apparition de Gloria STUART, ex-fiancée de L'Homme invisible qui devint la Rose âgée de Titanic).
Le film fut porté à la scène en 1992 sous forme de comédie musicale -- qui fit un bide. Le rôle d'Alan Swann y était repris par... Tim CURRY, le Frank-N-Furter du Rocky Horror Picture Show.


Hadopiser ici, en VHSRip en V.F.

Extrait :

2 commentaires:

  1. Me souviens d'une comédie plutôt sympa avec un Peter O'Toole convaincant. Loué à l'époque la VHS mise en illustration plus haut, il s'était fait en revanche fâcheusement démolir par les critiques, le mensuel Première notamment, déjà à la ramasse. Clair que c'est pas aussi bon que S.O.B. de Blake Edwards, mais il ne méritait certainement pas ce traitement pour autant.

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  2. Quelle rapidité bbjane ! Chapeau bas. Merci pour le lien. Franchement parfait !

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