La quiétude de la très aristocratique public school de Carne est sérieusement perturbée lorsque l'épouse de l'un des professeurs est retrouvée assassinée à son domicile. George Smiley (Denholm ELLIOTT), ex-agent des services secrets, accepte de mener une enquête discrète sur la demande de son ancienne collègue, Ailsa Brimley (Glenda JACKSON). Il découvre bientôt que la victime était une infâme mégère, qui n'aimait rien tant que de pourrir la vie des enseignants en leur mettant le nez dans leurs turpitudes. D'où un nombre considérable de suspects, depuis l'époux de la défunte, qui ne supportait plus ses commérages, jusqu'au "maître de maison" Terence Fielding (Joss ACKLAND), homosexuel nourrissant des sentiments ambigus pour ses élèves, en passant par l'adultère Felix D'Arcy (Ronald PICKUP).
George Smiley, officier de renseignement modeste et rondouillard, à l'intelligence redoutable et aux multiples complexes, est l'un des personnages fétiches de John LE CARRE, qui en fit le héros de quelques-uns de ses romans les plus fameux, comme "La Taupe" ou "Les Gens de Smiley". "Chandelles noires" n'est pas la plus connue de ses aventures, mais à coup sûr l'une des plus savoureuses, et celle qui présente le plus de ressemblances, tant par l'atmosphère que par l'agencement de son intrigue, avec les romans d'Agatha CHRISTIE.
Adapté par l'auteur lui-même et réalisé par le brillant téléaste Gavin MILLAR (par ailleurs signataire pour le grand écran d'une excellente évocation de la vieillesse de l'Alice carrollienne : le dramatiquement négligé Dreamchild, où la grande Coral BROWNE incarnait Alice âgée), Chandelles noires est un élégant téléfilm de facture typiquement britannique, à la fois inquiétant, drôle et incisif, où s'illustre un casting quatre étoiles. Denholm ELLIOTT s'impose comme l'interprète définitif du personnage de Smiley (supérieur, à mon sens, au pourtant remarquable Alec GUINNESS, qui tint le rôle dans la mini-série La Taupe), dont il excelle à faire sourdre l'amertume et la dureté profonde cachées sous une apparente bonhommie. Glenda JACKSON nous offre l'une de ses dernières interprétations avant son retrait des écrans en faveur d'activités politiques, et Billie WHITELAW est une fois de plus mémorable en clocharde adepte de la magie noire, seule témoin du meurtre, que sa semi-débilité rend fort peu utile à l'enquête. Ronald PICKUP brosse un savoureux portrait de professeur cauteleux et fuyant, mais c'est Joss ACKLAND qui emporte le morceau et grave indélébilement sa performance dans l'esprit du spectateur. Il est absolument prodigieux en Terence FIELDING, imposant maître à penser d'une pépinière d'adolescents soumis à son charisme, taraudé par ses pulsions pédérastiques, et dissimulant sous un cynisme ravageur et une autorité sans faille l'humiliante conscience de sa bénignité sociale.
Je ne saurais trop vous conseiller de vous abandonner aux charmes un rien pervers et profondément sarcastiques de ce petit joyau de la télévision britannique.
Hadopiser ici, en VHSRip (enregistrement télé) et V.F.
Extrait : Le coming out de Joss ACKLAND
bonjour a toi
RépondreSupprimerje viens de télecharger la vo
des que j ai le temps, je doublerai ce film avec ta version vhs, et je te ferai parvenir ca !!
merci d avoir posté ce film, j adore le cinéma anglais ,et un john le carré ca se refuse pas
je te salue
mrwest203
@ mrwest : Un grand merci par avance pour ton initiative ; ma copie TV était un peu usée, et ce repack ne sera pas du luxe... Salut à toi !...
RépondreSupprimerDélicieux ; Elliott est superbe d'onctuosité !
RépondreSupprimerEst ce possible un réup de CHANDELLES NOIRES (A Murder of quality, Gavin MILLAR, 1991) Téléfilm? Merci :)
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