Cette admirable adaptation d'un classique de la littérature néo-zélandaise contemporaine s'inscrit dans une lignée de films qui, de La Nuit du chasseur à L'Enfant miroir, évoque le monde de l'enfance et de la pré-adolescence sous l'angle du "fantastique réel", à travers la vision inquiète et quelque peu fantasmée de leur quotidien par de jeunes protagonistes confrontés à des situations déstabilisantes -- voire mortelles.
Ici, le ton est beaucoup plus ludique et décontracté que dans les deux œuvres pré-citées, même si les deux gamins qui tiennent lieu de héros ont affaire à un authentique serial killer, en l'occurrence un vieux vagabond mythomane qui se pique de prestidigitation, incarné par le superbe (bien que très amoindri physiquement) John CARRADINE.
Ici, le ton est beaucoup plus ludique et décontracté que dans les deux œuvres pré-citées, même si les deux gamins qui tiennent lieu de héros ont affaire à un authentique serial killer, en l'occurrence un vieux vagabond mythomane qui se pique de prestidigitation, incarné par le superbe (bien que très amoindri physiquement) John CARRADINE.
L'Epouvantail de la mort est donc, en premier lieu, un délicieux roman de Ronald Hugh MORRIESON, sorte de John KENNEDY TOOLE néo-zélandais, tant par le style (acidement humoristique) que par la biographie. MORRIESON n'écrivit qu'une poignée de romans -- dont seul "L'Epouvantail" rencontra le succès -- et passa l'essentiel de son existence auprès de sa vieille maman, avant de se suicider par l'alcool. L'adaptation de Sam PILLSBURY est très fidèle au livre, même si quelques notations assez libres du romancier sur les équivoques de la sexualité pré-adolescente ont été écartées du scénario (le gamin obèse et attardé qui sert d'objet sexuel à sa bande de potes ; l'attirance vaguement incestueuse de Ned pour sa sœur Prudence.) Mais sur le plan de l'atmosphère générale et du déroulement de l'intrigue, tout est conservé et traduit cinématographiquement avec une adresse exemplaire.
Là où le film s'avère particulièrement réussi, c'est dans la restitution du climat d'une petite ville néo-zélandaise peuplée d'aimables péquenots plus pittoresques les uns que les autres, dans l'évocation toute en demi-teintes des beautés et des crapuleries de l'enfance -- nous ne sommes pas loin du Robert MULLIGAN d'Un Ete 42 et de L'Autre --, et dans le portrait de ce criminel du troisième âge, superbement campé par CARRADINE, épouvantail éthylique et décrépit conservant une sorte de superbe faisandée qui le pare de la fascination du serpent.
Dire que le film est à redécouvrir impérativement est un euphémisme, même si la copie que je vous soumets est d'une qualité moins que moyenne (le son, surtout, a pas mal morflé au fil des ans...) J'ai longuement hésité à vous en proposer l'hadopisation, mais comme l'œuvre est introuvable ailleurs sur le net...
Dire que le film est à redécouvrir impérativement est un euphémisme, même si la copie que je vous soumets est d'une qualité moins que moyenne (le son, surtout, a pas mal morflé au fil des ans...) J'ai longuement hésité à vous en proposer l'hadopisation, mais comme l'œuvre est introuvable ailleurs sur le net...
Hadopiser ici, en VHSRip et V.F.
Extrait : Abracadabra (oui, le son craint pas mal...)
...je ne savais même pas qu'il y avait des classiques de la littérature néo-Zélandaise! ...à vrai dire, j'ignorais même que ces sauvages avaient une littérature!
RépondreSupprimer@ Valentine : Il y en a très peu, à vrai dire... ;-) Mais "L'Epouvantail" est vraiment considéré comme emblématique, et reste l'un des rares romans néo-zélandais traduits à l'étranger. Morrieson n'a écrit en tout que 4 romans et 2 nouvelles...
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