samedi 10 septembre 2011

LE CERCUEIL VIVANT (The Oblong Box, Gordon HESSLER, 1969)






Il n'y a hélas pas grand-chose à dire de The Oblong Box, pseudo-adaptation d'Edgar ALLAN POE, comme l'A.I.P. en produisait ponctuellement suite au succès du cycle réalisé par Roger CORMAN de 1960 à 1964. Le film devait être confié au départ à Michael REEVES, fraîchement auréolé de la réussite du Grand inquisiteur ; dépressif et bourré de tranquillisants, celui que l'on qualifiait un peu rapidement de jeune prodige du fantastique anglais (il avait alors 25 ans) dut déclarer forfait, et mourut d'ailleurs quelques mois plus tard, probablement de sa propre main. Le projet échut à Gordon HESSLER, à peine connu pour une poignée de réalisations télévisées et deux séries B confidentielles (Catacombs et The Last Shot You Hear, que l'on aimerait bien découvrir).
Si certains critiques se plaisent à rêver au film éminemment supérieur que REEVES aurait pu tirer de ce scénario (qui mobilisa trois auteurs et sans doute quelques "consultants" non crédités), force est de reconnaître qu'il s'agissait, dès le départ, d'une pure entreprise commerciale, un énième effort pour presser le citron jadis juteux de la "franchise" POE/PRICE. Connaissant les mérites fort relatifs des films de REEVES, hors Le Grand inquisiteur, on peut parier que The Oblong Box n'aurait été ni meilleur ni pire que ce qu'il devint sous la direction d'HESSLER.






L'année suivante, le cinéaste devait signer l'une des productions les plus originales du cinéma fantastique britannique des années 70, le très psychotronique Lâchez les monstres (qui s'attira, dit-on, les éloges de Fritz LANG) ; ce coup d'éclat, comme dans le cas de REEVES, ne devait pas être confirmé par une autre œuvre d'envergure. HESSLER ne manquait pourtant ni de sens plastique (ses films sont souvent brillants picturalement), ni d'une plaisante accointance pour le bizarre, le saugrenu, et le malsain (on relève des scènes d'une belle cruauté morbide et d'intéressantes ruptures de ton dans Les Crocs de Satan et dans Murders in the Rue Morgue.) Ce qui semble lui avoir fait le plus défaut, ce sont bel et bien de bons scénarios sur lesquels exercer sa maîtrise visuelle et sa science des atmosphères déliquescentes. Un producteur un peu moins porté sur la routine que ne l'était Louis M. HEYWARD aurait également profité à l'épanouissement de son talent.
Ces atouts n'étaient malheureusement pas dans sa manche pour Le Cercueil vivant, histoire à la fois classique et confuse de malédiction vaudou pesant sur l'un des membres d'une expédition coloniale, qui, de retour en Angleterre, est cloîtré par son frère dans la demeure familiale. Se faisant passer pour mort, il recouvre la liberté grâce à l'intervention involontaire d'un bodysnatcher (le seul de l'histoire du cinéma qui dérobe les cercueils en plus des cadavres !), et se venge des responsables de ses misères.






Notons que ce film est le premier à réunir Vincent PRICE et Christopher LEE dans un même générique -- dans le générique uniquement, du reste, les deux ténors de l'épouvante n'ayant que quelques minutes de présence commune à l'écran, le temps d'une scène où PRICE découvre LEE expirant.




Hadopiser ici (nouveau lien), en DVDRip et V.O.S.T.




Extrait : le genre de scène que Chris LEE pouvait jouer en dormant...


6 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec ce que tu écris à propos de Reeves et Hessler. Merci pour le film !

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  2. Une redécouverte des plus agréables ! Merci de nous l'avoir ramenée en mémoire :-)

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  3. Bonjour,
    Merci pour toutes les sympathiques raretés de votre blog. Le lien de ce film est mort, pourriez vous le réactiver, s'il vous plait ?
    Merci d'avance et longue vie à votre blog.
    Bobb

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  4. @ Bobbo Labite : Merci de me le signaler. Je m'en occupe !...

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