mercredi 22 juin 2011

CES FOLLES FILLES D'EVE (Where the Boys Are, Henry LEVIN, 1960)






A force de me taper une tripotée de beach movies pour les besoins de mes écrits, une furieuse envie m'est venue d'aller traîner mes gougounes du côté de Malibu, dans le fol espoir d'y rencontrer Frankie et Dee Dee ou, mieux encore, leur pote Michael. Je prends l'avion dans quelques heures et vous quitte donc pour une petite semaine, non sans vous proposer une hadopisation en accord avec le changement de saison et ma villégiature prochaine.
Ces Folles filles d'Eve fut, avec la trilogie des Gidget, l'un des précurseurs de la vague de "films de plage" qui déferla sur les drive-in de 1960 à 1966. Quatre étudiantes quittent les frimas de leur Middle West natal pour se dorer le navel sur les sables floridiens. Destination : Fort Lauderdale, "là où sont les garçons" (d'où le titre original). Dolores HART s'éprend d'un riche millionnaire (qui a dit pléonasme ?) ayant la belle gueule de George HAMILTON ; Paula PRENTISS cède aux avances de l'hurluberlu Jim HUTTON ; la mimi MIMIEUX se tape carrément deux mecs, attitude un tantinet olé olé dans l'Amérique de ce début des années 60, et qui lui vaudra un châtiment rudement bien mérité ; Connie FRANCIS, désavantagée par un statut de joueuse de hockey contraire aux assignations de son sexe, se rabat sur le Riddler de Batman, Frank GORSHIN, absolument délirant en contrebassiste de "jazz dialectique" affligé d'une myopie confinant à la cécité.



Ben tiens !...

Ces Folles filles d'Eve est très probablement l'un des beach movies les plus frileusement conservateurs de ce sous-genre hyper-populaire dans l'Amérique des sixties ; nous sommes loin des délires du cycle produit par l'A.I.P. Ici, pas de décrochages surréalistes, d'érotisme kitschounet, et encore moins d'imagerie homophile et de sous-texte gay. Anecdote révélatrice : l'actrice principale, Dolores HART, entra au couvent quelques années plus tard, suite à une rencontre illuminante avec Jean XXIII !






Pas non plus de guest-star ébouriffante, comme on en rencontrait chez A.I.P. (Vincent PRICE, Peter LORRE, Boris KARLOFF, Mickey ROONEY ou Buster KEATON) ; il faut se contenter de Chill WILLS, vieux routier du western, dans un rôle de shérif dépassé par le "péril jeune" qui menace sa ville.
Pour autant, la valeur historique du film est incontestable dès lors que l'on considère l'impact des beach movies sur la jeunesse américaine de l'époque, qui en fit un véritable phénomène culturel.
Et puis, Connie FRANCIS s'adonne à ce qu'elle fait le mieux : chanter (la chanson du générique et une autre -- voir vidéo ci-dessous) ! Notons que l'absence de séduction que lui prête le scénario ne l'empêcha pas de se faire violer quelques années plus tard au sortir d'un concert, ce qui n'est pas donné à tout le monde...
Et puis, George HAMILTON avait une belle gueule...
Et puis, c'est produit par Joe PASTERNAK, l'un des maîtres confiseurs du Hollywood des fifties...
Et puis, Dolores HART a quand même un Q.I. de 138 !... (ce qui n'est pas d'une furieuse utilité quand on veut se faire nonne, mais bon...)




Aussi, faites-vous plaisir, et n'hésitez pas à hadopiser cette gourmandise (au goût un peu saumâtre vers la fin, où l'on flirte avec le mélodrame) ; c'est ici, en DVDRip avec sous-titres incrustés.
En 1984, le film fit l'objet d'un remake dont on dit tellement de mal qu'il me faudra bien le visionner un jour...





Ces salopards de VouZenTube m'interdisant d'intégrer les vidéos concoctées à votre attention, je vous renvoie au site de ces connards :
1 : Un savoureux (et trompeur) moment d'anticonformisme offert par Dolores avant sa prise de voile...
2 :
Connie sings...

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