lundi 4 juillet 2011

CHAROGNARD (The Meateater, Derek SAVAGE, 1978)




Ayant chroniqué il y a quelques années cette sympathique série Z dans le numéro 22 (et dernier à ce jour) du fanzine Médusa (à quand le prochain, Didier ?), je ne vais pas me casser la nénette et je vous ressers donc mon joli topo d'alors... (2004 ?... c'est si vieux que ça ?...)



La famille Webster achète un cinéma désaffecté dans lequel se terre un vieux projectionniste au visage brûlé, amoureux fou de Jean HARLOW. Manque de bol pour les Webster : leur fille possède une (TRÈS) lointaine ressemblance avec la blonde platine, et deviendra la proie du fan invétéré.


"On va faire comme si que tu serais le sosie de Jean Harlow, poulette..."

Il m'aura fallu des années avant de mettre la main sur la VHS de ce film, dont le boîtier, aperçu derrière la vitrine d'un vidéoclub en faillite, m'avait drôlement fait saliver. Vue de loin, la photo ornant la jaquette de cet énigmatique Charognard pouvait aisément faire songer à quelque remake inavoué de L'Homme au masque de cire, le maquillage du vilain rappelant de façon éhontée celui qu'arborait Vincent PRICE dans le chef-d'œuvre d'André DE TOTH. Aucune mention du réalisateur et des acteurs sur cette jaquette énigmatique, pas la moindre allusion à la nationalité du film -- rien de rien !...
Nul dans mon entourage n'ayant visionné la cassette, je nourrissais l'espoir d'une petite perle bis, voire d'un chef-d'œuvre inconnu.
M'a fallu déchanter...






Il s'agit là d'un petit film semi-amateur, réalisé avec les moyens du bord et les comédiens du quartier. Ceci dit, ce n'est pas un nanar complet. Le scénario, sorte de "Fantôme de l'Opéra" du pauvre, relevé d'une touche putride issue en droite ligne du Métro de la mort, se révèle plutôt attachant. Le décor du vieux cinéma délabré, avec ses vastes salles infestées de rats et de vermine, ses corridors décrépis et ses pièces secrètes, apporte une ambiance de désolation et d'angoisse assez bienvenue. Le comédien campant le projectionniste taré et son frère jumeau s'en tire avec les honneurs (mais pas son doubleur, Dieu du Ciel !...) Il se nomme Arch JOBOULIAN (retenez bien son nom, vous ne le lirez plus jamais nulle part !), et reste le seul élément de la distribution à apporter un semblant de conviction à son travail.






A noter la fixette du réalisateur sur la barbaque : saucisses, hot-dogs, rôtis, sans parler du documentaire animalier projeté au cinéma (le producteur n'ayant sans doute pas les moyens de se payer les extraits d'un "vrai film"), qui traite principalement des différentes façons dont nos amies les bêtes s'entrebouffent. Sans doute fallait-il cela pour justifier un titre incompréhensible -- The Meateater (Le Mangeur de viande) --, que la personnalité du méchant ne justifie guère. En fait de viande, on ne le voit dévorer qu'un rat vivant dans la scène pré-générique. Au final, ce Charognard vaut bien nombre de séries Z ricaines portées aux nues par les bissophiles... mais reste très loin, hélas, de L'Homme au masque de cire...






Petit additif : Depuis la rédaction de ces lignes, j'ai découvert que le réalisateur Derek SAVAGE (pseudonyme du téléaste David BURTON MORRIS), sans doute poussé par les critiques majoritairement favorables des usagers de l'Imdb, y avait laissé son propre commentaire. Il déclare avoir conçu le film dans l'optique d'un ratage intentionnel, en renchérissant sur son potentiel nanaresque. Il dit avoir choisi son pseudonyme parce qu'il lui trouvait des consonances françaises (???), mais ses collaborateurs préféraient l'appeler Derek SAUSAGE (saucisse), eu égard à la quantité de viande étalée à l'écran. Quelques années plus tôt, Richard NATHAN, qui tient le rôle du jeune projectionniste, s'était également fendu de deux lignes sur le même site pour lancer aux internautes un triomphant : "J'ai joué dans ce film !"... Qu'attend Arch JOBOULIAN pour en faire autant ?... (Il est mort ? Vous croyez ?... Et merde !... c'est toujours les meilleurs qui partent...)



Hadopisable ICI, en VHSRip (bonne qualité) et V.F. (calamitastrophique !)

Extrait : "Ce n'est pas l'apparence extérieure qui compte, c'est l'esprit."

7 commentaires:

  1. Ma foi ça a l'air goutu, je prends direct, merci bien ;)

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  2. @ Addis-Abeba & Acromega : J'espère que ce petit film vous amusera. Il est amusant de constater combien son statut "culte" va croissant sur le net...
    @ MEDUSA MAN : GRANDE NOUVELLE !!!

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  3. je ne vais pas rater cette deuxième chance....
    Un petit air de famille avec Joe Spinell le projectionniste fondu au noir.
    J'avais jamais réussit à mettre la main dessus .

    grand merci

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